Aujourd’hui, l’expression s’emploie dans un sens large. Elle concerne des réalisations de nature pratique mais inefficaces économiquement, ou bien des réalisations fantaisistes, voire irrationnelles. Dans tous les cas, l’éléphant blanc entraîne des coûts élevés tant pour sa réalisation, son exploitation ou encore son entretien.

Il convient cependant de noter que l’expression, à connotation péjorative, désigne aussi des travaux qui n’aboutissent jamais et qui sont des échecs techniques ou économiques. Ainsi, l’éléphant blanc se distingue par divers traits :

  • l’inutilité pratique de la réalisation est évidente dès le début. La connaissance de cette inutilité étant difficilement démontrable, toute liste « officielle » de projet de type éléphant blanc reste discutable.
  • l’entretien est une charge financière évidente et cette évidence la rend désagréable (ce n’est donc pas « l’entretien d’une danseuse1» qui procure du plaisir à celui qui dépense).
  • il n’est plus possible de se débarrasser de la réalisation, en général pour des motifs de fierté ou de prestige (les chantiers brutalement interrompus lorsque leur coût explose ou que leur utilité disparaît n’entrent donc pas dans cette catégorie).

On parle plus rarement de manuscriture, terme signifiant littéralement « écriture manuscrite » mais qui n’est cependant pas employé dans ce sens général. C’est un néologisme savant pour différencier de l’écriture au sens actuel, qui sous-entend « une visée ou présupposition d’un passage à l’imprimé »1, l’écriture de textes médiévaux comprise comme une notation par un tiers sachant écrire, de propos essentiellement oraux, autrement dit dissociant l’« auteur » et le « scripteur ». Au Moyen Âge, la manuscriture était enregistrement par écrit de paroles dictées a hautes voix2. Elle a profondément conditionné la réception et l’histoire de la littérature française du Moyen Âge, jusqu’à l’avènement de l’imprimé3. Comme la manuscriture est un signe de civilisation, elle reste toujours une lettre rapportée et commentée, accumulant de sens derrière laquelle s’efface l’écrivant4.

Il existe des axes d’étude comparative entre ce que l’on sait ou infère des origines de la manuscriture avec les comportements de manuscriture de l’enfant, de l’adulte bien portant ou ayant des particularités biologiques ou mentales.

Par exemple le boustrophédon est plutôt étudié dans sa dimension d’écriture initiale jusqu’en 403 av. J.-C.. Mais il est intéressant d’observer l’enfant qui commence à écrire utiliser le boustrophédon ou, par exemple, des personnes âgées – très âgées – écrire en boustrophédon.

Eléphant blanc…

Brume de mer…